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Le secteur automobile français est un des sinistrés de la crise sanitaire liée au COVID-19. Il a connu un ralentissement majeur dans ses activités et ses ventes au cours de ces derniers mois.
En effet, les ventes de voitures neuves ont chuté de 80%. Emmanuel Macron était en déplacement, ce 26 juin, au sein d’une usine de l’équipementier Valeo à Étapes. Le Chef de l’État y a énoncé les grands principes du plan de relance automobile prévu par le Gouvernement. Celui-ci vise à réduire l’impact de la crise sur une filière déjà affaiblie.
Pendant ce temps, à l’Elysée, le Ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, donne le ton à la suite de sa réunion de travail avec les Ministres du Travail et des Transports : « Il faut que l’on fasse de cette crise un levier pour accélérer la transition écologique et pour encourager les Français à acheter des véhicules qui sont encore aujourd’hui trop chers pour eux ».
Cette relance automobile passe par plusieurs mesures. Tout d’abord, le bonus écologique à l’achat d’un véhicule dit “propre” atteint désormais 7000 € pour les particuliers, au lieu de 6000 € précédemment, pour les véhicules d’une valeur de moins de 45 000 €. Les entreprises et les collectivités territoriales, elles aussi, pourront bénéficier de ce coup de pouce fiscal. Leur bonus passera de 3000 € à 5000 € à l’achat d’un véhicule électrique. Les véhicules hybrides rechargeables ne sont pas en reste, avec un bonus s’élevant à 2 000 €.
Par ailleurs, le plan prévoit une prime à la conversion supplémentaire en cas de remplacement d’un ancien véhicule thermique par un véhicule propre, y compris d’occasion. Ce bonus exceptionnel est portée à 3000 €, 5000 € s’il s’agit d’un véhicule électrique. Le dispositif sera effectif dès le 1er juin, pour les 200 000 premiers achats à compter de cette date uniquement. La prime à la conversion dépend du ‘revenu fiscal de référence’ divisé par le ‘nombre de part du foyer fiscal’. Pour en bénéficier, il faut désormais disposer d’un revenu fiscal de référence par part inférieur à 18 000 € nets , au lieu de 13 489 € auparavant, de quoi rendre éligibles “les trois quarts des Français” d’après Emmanuel Macron. Le plan de relance fait donc la part belle à l’achat de véhicules d’occasion, à juste titre.
En 2019, les Français ont acheté 2,6 voitures d’occasion pour chaque voiture neuve vendue. Sur les mois de janvier et février 2020, le marché de l’occasion augmentait de 10,5 points, tandis que celui du neuf en a perdu 7,9 par rapport à janvier et février 2019. Par ailleurs, selon le Journal de l’Automobile, les ventes de véhicules d’occasion se poursuivent malgré les circonstances exceptionnelles, avec une hausse de 5% après une semaine de reprise suite à la première phase du déconfinement mis en place le 11 mai.
Une autre tendance forte apparaît : celle de la relocalisation. Le Gouvernement prévoit d’injecter 8 milliards d’euros afin d’aider le secteur, en l’échange de promesses de relocalisation. Par exemple, on attend de la part du groupe PSA qu’il augmente sa production française de véhicules électriques ou hybrides rechargeables dans les prochaines années. En outre, Renault devra tripler la production de véhicules électriques d’ici 2022, la quadrupler d’ici 2024, de quoi marquer un nouveau tournant dans le développement de la mobilité électrique sur les routes françaises. On peut imaginer, a fortiori, une implantation plus locale de l’ensemble du cycle de vie du véhicule électrique : produit, utilisé, revendu d’occasion et réutilisé en France.
Enfin, le Gouvernement affiche l’objectif d’électriser encore davantage le parc automobile français, en facilitant les usages quotidien en ce sens. Ainsi, 100 000 bornes de recharge supplémentaires seront implantées sur le territoire national d’ici 2021. Cette mesure était initialement pour 2022.
Cet ensemble de mesures semble, dès lors, faire signe d’une nouvelle orientation du secteur automobile. Son rôle dans la transition zéro carbone et l’amélioration de la qualité de l’air lui est ainsi rappelé. Sa médiocrité en ce point est de plus pointée du doigt comme condition favorable aux infections à coronavirus. Si Emmanuel Macron entend faire de la France “la première nation productrice de véhicules propres en Europe”, avec l’objectif affiché de “plus d’un million de ce type de voitures” d’ici cinq ans, alors il faudra aussi compter sur l’occasion, qui présente les avantages d’un coût moindre à l’achat et d’une prolongation de la durée de vie du véhicule.
Il s’agira d’une part d’éviter la surproduction. D’autre part, de favoriser la prise de conscience autour du coût environnemental des mobilités. À ce jour, l’électrique d’occasion constitue une proposition avantageuse. La hausse des ventes, y compris en ces temps de déconfinement progressif.